Grenelle 1
Que va changer la loi Grenelle 1? Ce premier texte fixe les grands objectifs écolos A près deux semaines de débats, les députés Alimentation doivent adopter, aujourd’hui, le premier volet du projet de loi du Grenelle de l’environnement, dit Grenelle 1. Ce texte fixe des grands objectifs auxquels il faudra, au cours des prochains mois, donner une déclinaison concrète. Ce sera l’objet d’un second texte qui pourrait être présenté par le ministre de l’Ecologie, Jean-Louis Borloo, d’ici à la fin de l’année. Les associations de défense de l’environnement estiment que ce second texte sera l’épreuve de vérité du Grenelle. Pour autant, le texte adopté ce mardi est important car il fixe la feuille de route. Il est en ligne avec les grands arbitrages rendus, il y a un an, par Nicolas Sarkozy, au terme d’un processus de consultations inédit. Il annonce d’importants changements qui toucheront nos façons de produire, de consommer… La lutte contre le changement climatique – réaffirmée comme priorité – sous-tend la plupart des objectifs arrêtés. Mais le souci d’enrayer l’érosion de la biodiversité et de réduire l’impact des pollutions environnementales sur la santé humaine occupe aussi une large place. Voici, sur quelquesuns des grands chapitres, ce qui devrait changer.
: davantage de produits bio dans nos assiettes.
La France a beau être un des
Energie
: faire des économies et développer les énergies renouvelables.
Les députés sont
Consommation
: choisir en connaissance de cause.
Le principe du bonus-malus sera étendu…
Transports
: le retour des grands travaux.
Deux mille kilomètres de ligne à grande vitesse sont programmés d’ici à 2020 ainsi que d’autres chantiers destinés à promouvoir les modes de «transports doux». Les députés ont adopté le principe d’une écoredevance sur les poids lourds qui empruntent le réseau national à partir de 2011. Mais les écologistes estiment la mesure bien trop timide pour faire reculer le transport routier de marchandises qui continue d’occuper une place écrasante. Laurence Caramel
mais très lentement. Jean-Louis Borloo avait rêvé
de généraliser d’un seul coup le principe du
bonus-malus sur plusieurs produits de grande
consommation. La fronde suscitée dans la majorité
par son coup d’essai sur les voitures l’a
contraint à faire… marche arrière. Pour autant,
cet instrument destiné à orienter les consommateurs
vers les produits les moins polluants
est confirmé. De même, l’étiquetage environnemental
qui indiquera le bilan carbone des produits
devrait petit à petit se généraliser. Les
ampoules à forte consommation d’énergie seront
retirées de la vente en 2010.
allés au-delà du texte initial prévoyant que la
France devait parvenir à 20 % d’énergies renouvelables
dans sa consommation finale d’ici à
2020, en votant à l’unanimité un objectif de
23 %. Leur poids devrait ainsi doubler. Le texte
dispose que chaque région, d’ici à un an, fixe
ses grands axes de développement. Tous les
types d’énergies seront encouragés, mais pour
tenir compte du débat que suscitent les agrocarburants
– accusés de concurrencer les cultures
agricoles sans offrir d’avantages énergétiques
à la hauteur des promesses –, le gouvernement
a décidé de supprimer les avantages fiscaux
dont ils profitaient depuis 2005. Pour les ménages,
le changement devrait surtout être perceptible
dans le domaine du logement. Un vaste
plan de rénovation énergétique va être engagé.
L’Etat montrera l’exemple en programmant la
rénovation des parcs publics et des logements
sociaux. Des incitations financières
– prêt vert à taux zéro notamment
– doivent pousser les ménages
à mieux isoler leur logement
et à s’équiper d’appareils de chauffage
moins polluants. A partir de
2012, les nouvelles constructions
devront respecter les normes
dites de basse consommation
d’énergie, soit 50 kilowattheures par mètre
carré et par an.
grands pays agricoles d’Europe, elle fait partie du
peloton de queue en matière d’alimentation biologique.
Les surfaces qui sont consacrées à ce
type d’agriculture ne représentent que 2 % des
espaces cultivés. Elles devront être portées à 20%
d’ici à 2020 avec un objectif intermédiaire de
6 % en 2012. Le ministre de l’Agriculture, Michel
Barnier, a d’ailleurs annoncé, la semaine dernière,
une enveloppe supplémentaire de 12 millions
d’euros par an pour aider les agriculteurs
qui souhaitent développer cette filière. Dans
cette logique, le Grenelle acte
de réduire de 50 % d’ici à dix
ans l’usage des pesticides responsables
de pollutions, en
particulier dans les cours
d’eau. La création d’une certification
pour l’agriculture à
haute valeur environnementale
(HVE) est entérinée.